Nanoparticules : 9 fabricants alimentaires et cosmétiques visés par une plainte

L’association UFC-Que choisir reproche à neuf marques grand public de ne pas indiquer sur les étiquettes de certains produits la présence de nanoparticules malgré l’obligation légale. Ces substances peuvent être potentiellement dangereuses pour notre santé.

Elles sont 20.000 fois plus fines qu’un cheveu. L’association de consommateurs UFC-Que choisir tire la sonnette d’alarme contre les nanoparticules dont les effets sur la santé inquiètent. Elle a décidé de porter plainte ce mardi contre 9 fabricants de produits alimentaires et cosmétiques. L’UFC-Que choisir leur reproche de ne pas avoir mentionné sur leurs étiquettes la présence de nanoparticules dans plusieurs de leurs produits testés par l’association. Sur 16 références analysées, seules trois indiquaient la présence de nanoparticules.

Parmi les marques incriminées se trouvent des grands noms des rayons : Casino et sa soupe « Poule au pot », Mars France pour ses fameux M&M’s, Mc Cormick et le mélange d’épices Ducros Malin Italien, JDE et le Cappuccino Maxwell, la crème solaire Lavera, Avène pour son stick à lèvres 0 nourrissant, Coty et son gloss de chez Bourjois, Colgate-Palmolive pour le déodorant Sanex Natur 48h, ou encore GlaxoSmithKline et son dentifrice Aquafresh triple protection + blancheur.

Pourtant, l’étiquetage des nanoparticules est obligatoire depuis 2013 selon la réglementation européenne. Enfin en France, les entreprises et les fabricants doivent déclarer à l’Anses dès qu’elles importent, fabriquent ou mettent sur le marché des substances contenant des nanoparticules.

Que sont les nanoparticules ?

Ce sont de petites particules de matière (carbone, argent, titane…). Et comme leur nom l’indique, les nanoparticules sont de tailles infinitésimales : elles mesurent entre 1 et 100 nanomètres. Soit environ 20.000 et 50.000 fois plus petites qu’un cheveu. Elles sont présentes par exemple à l’état naturel lors d’éruptions volcaniques ou dans les embruns marins, et aussi mécaniquement dans les fumées de véhicules diesel.

Les nanoparticules présentes dans les rayons

Mais les nanoparticules sont surtout présentes dans certains additifs. Les industriels les utilisent dans des cosmétiques, des confiseries, des sauces ou des plats transformés. C’est le cas du carbonate de calcium, du dioxyde de titane, de l’oxyde de fer, ou encore du silicium. Sur les étiquettes, vous pouvez les repérer respectivement derrière les références E170, E171, E172 et E551.

Leur utilité est bien souvent esthétique. Ces additifs peuvent par exemple rendre la couleur d’une crème solaire plus claire, ou plus transparente pour éviter les traces blanches sur la peau. Donner de la brillance à des confiseries. Ou encore servir de barrière contre l’humidité dans des paquets de sucre, d’épices ou de soupes en sachet.

Quel est le danger ?

La taille microscopique des nanoparticules les rend plus volatiles dans l’organisme. Elles pénètrent ainsi plus facilement dans le corps humain, et peuvent se retrouver dans le foie, le placenta, les poumons ou encore les reins selon l’Avicenn (Association de veille sur les nanoparticules).

Cependant pour le moment, aucune étude n’a été menée pour démontrer leur toxicité chez l’homme. Mais en janvier 2017, des chercheurs de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) avaient démontré la toxicité du dioxyde de titane (E171) sur les rats. Cet additif contenant des nanoparticules avait affaibli leurs intestins et leur système immunitaire dès 7 jours de test. Par contre, l’institut explique sur son site qu' »on ne peut pas extrapoler les résultats obtenus chez le rat à l’homme. Cette étude constitue un premier élément de vigilance. Elle indique les directions à suivre pour les études ultérieures. » L’OMS a classé cet additif comme cancérogène possible chez l’homme s’il est ingéré.

Source : https://www.pleinevie.fr/

Auteur de l’article : Nanabio